Vertigo, suite ... et fin ?
par Simon Bourlet
NOUVEAUTÉ
Dimanche 10 août 2008 - 00:19
Le Vertigo aurait du ouvrir dès la saison 2006. Il est désormais en sursis.
© ParkOtheK
ThèmesTags
Parcs d'attractions
- A lire sur le même sujet
- > Le Vertigo prend de nouveau des vacances...
- > Le Vertigo déploie ses ailes
- > Walibi démonte son Vertigo.
Du plomb dans l'aile.
Le leader mondial des remontées mécaniques n'a pour autant pas abandonné ses essais puisque depuis février dernier un parcours de Mountain Glider se dresse dans la ville de Wolfurt à l'ouest de l'Autriche. L'installation, haute de 38 mètres permet de faire circuler des nacelles sur un double-circuit composé d'une grande descente en ligne droite, d'un virage et d'une arrivée avec freinage magnétique. Les véhicules suspendus circulent à plus de 70 km/h et subissent une accélération de 1,5 G. Ce Mountain Glider temporaire n'est pas destiné à accueillir du public, mais "à servir d'outil de présentation aux acheteurs" selon le constructeur interviewé dans un journal local.
Trouver des acheteurs, Doppelmayr et son revendeur Input ont tout intérêt à y travailler car le Vertigo de Walibi Belgique a disparu des plans du parc, des publicités et du site internet officiel. Par conséquent, la rumeur selon laquelle le Vertigo serait démonté à la fin de la saison n'a fait qu'enfler depuis ces dernières semaines. Les relations publiques de Walibi déclarent " attendre septembre avant d'annoncer une quelconque nouvelle" et se disent "ne pas être au courant de cette installation en Autriche". Pourtant, ce sont bien deux véhicules du Vertigo de Walibi qui sont présents aujourd'hui sur cette voie d'essais. Anton Bereuter, directeur du développement d'Input, revendeur du Mountain Glider : "Nous ne pouvons faire aucun commentaire sur les prochaines étapes du développement du Moutain Glider car tout ceci relève du secret industriel". La rumeur n'est pas démentie.
Même si le parc ne l'a pas encore officiellement annoncé nous savons désormais que le Vertigo disparaîtra du parc pour la saison prochaine.
© S.Bourlet | © S.Bourlet |
© S.Bourlet | © S.Bourlet | © S.Bourlet |
© S.Bourlet | © S.Bourlet |
© S.Bourlet | © S.Bourlet | © S.Bourlet |
© S.Bourlet | © S.Bourlet |
Un modèle d'exposition.
Véritable vitrine pour le constructeur, l'installation belge de 7 millions d'euros a été financée conjointement par Doppelmayr et Walibi, la part d'investissement de chacun n'a cependant jamais été révélée. Une équipe de Doppelmayr dépêchée sur place travaillait exclusivement sur l'attraction depuis sa première mise en route : "Cette affaire ne concerne que Doppelmayr, le département technique de Walibi n'intervient que très peu sur cette installation" nous a-t-on appris en interne.
© ParkOtheK | © ParkOtheK | © ParkOtheK |
Le Vertigo a de toute évidence été financé en grande partie par Doppelmayr pour amorcer la vente d'autres modèles de ce prototype. Cette pratique de la part des constructeurs, rare et passée sous silence, n'est cependant pas une première dans le monde des parcs de loisirs. En 2002, le constructeur allemand Maurer Söhne a littéralement "offert" un prototype de montagne russe à Skyline Park en Bavière, modeste parc familial dirigé par une famille de forain.
Le parc se situant à moins d'une heure du siège social du constructeur basé à Münich, l'attraction SkyWheel permet aujourd'hui encore à Maurer Söhne d'offrir à ses potentiels acheteurs une vue grandeur nature et en contexte de son produit. Skyline Park avait ainsi pu se placer sur la carte mondiale des parcs de loisirs en offrant une première mondiale à ses visiteurs pour un investissement très faible. La majorité des constructeurs dominant le marché avoue connaître cette pratique pour lancer un prototype, mais aucun ne prétend s'y être déjà risqué.
Le Sky Wheel à Skyline Park, "offert" par le constructeur allemand Maurer Söhne.© S.Bourlet© S.Bourlet |
L'histoire de Walibi et du Vertigo ressemblerait presque à ce scénario idéal, à la différence près que la chute n'est pas aussi réussie : chaque année depuis 3 ans, Walibi a investi dans des campagnes de communication autour de "sa" nouvelle attraction. Le parc, dépendant des résultats du constructeur, s'est également perdu en communiqués officiels annonçant des retards, des ouvertures officielles, puis une fermeture. Walibi doit faire face à une communication cahotique, la situation pour Doppelmayr et son produit est quant à elle beaucoup plus critique.
Au final, Walibi n'aura jamais fait autant parler de lui avec une attraction qui n'aura quasiment pas existé. Le parc a même vu sa fréquentation augmenter cette saison. Voilà un kangourou qui retombe sur ses pattes.