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Le Danemark des parcs.
Vous en avez assez des vacances au bord de la mer et des journées à l'ombre des palmiers à ne rien faire ? Que diriez-vous d'un petit séjour au soleil et au vent du Danemark, de la Suède, et du Nord de l'Allemagne ? Plus d'une dizaine de parcs d'attractions sont à portée de voiture dans un rayon de 250 km. Parmi eux, les plus vieux parcs de loisirs du monde comme le Tivoli de Copenhague inauguré en 1843 témoignent d'une tradition ancestrale du divertissement dans cette partie du Nord de l'Europe. Parcourir les parcs du Danemark se révèle être un bien joli périple pour peu que l'on apprécie la météo aléatoire de cette région et que l'on ait le pied marin à bord des nombreux ferry qui sillonnent le pays. Hissons la grand voile !

© S.Bourlet

Le périple.



Cette série d'articles nous mènera dans 3 pays différents. Bien que la majorité des parcs se situe au Danemark, nous ferons un détour par la Suède à Göteborg, ville portuaire où se situe le parc Liseberg. Hansa-Park sera la deuxième exception de ce périple, puisque le parc fait face au Danemark, dans la région de Lübeck en Allemagne. Pour relier l'ensemble des parcs visités, plus de 2000 kilomètres ont été parcourus en voiture ou en bateau sur 10 jours.

Au total, nous avons visité et testé 10 parcs qui cultivent chacun un esprit différent : des plus traditionnels comme Tivoli ou Bakken à Copenhague, aux plus modernes comme Legoland et le très irrévencieux Bonbonland, nous contemplerons ensemble presque 500 ans d'esprit festif qui ont fait de cette région une des plus prolifiques en matière de parcs de loisirs en Europe.

Bien évidemment, un voyage dans cette partie nord de l'Europe ne saurait être complet sans un détour par les principales villes au charme typique qui entourent ces parcs, de Copenhague à Göteborg en Suède, en passant par Lübeck.

Le port Nyhavn, à Copenhague.
Le port Nyhavn, à Copenhague.
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La (petite) Petite Sirène de Copenhague.
La (petite) Petite Sirène de Copenhague.
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Le port de Göteborg en Suède.
Le port de Göteborg en Suède.
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La Holstentor à Lübeck en Allemagne.
La Holstentor à Lübeck en Allemagne.
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"Il y a le ciel, le soleil, les oiseaux, et la mer ... et quelques parcs."



Imaginez un pays à peine plus grand que la Hollande, formé de plus de 400 îles, et peuplé par 5.5 Millions d'habitants. Pour exercer son art ici, un peintre paysagiste n'aurait besoin que de 3 couleurs sur sa palette: le vert des champs, le jaune du colza, et naturellement le bleu de la mer. Seules les éoliennes d'une blancheur clinquante et leur chant répétif brisent la monotonie de ce tableau bucolique. Le pays en est par ailleurs le premier exportateur mondial.

Une éolienne qui courait dans l'herbe.
Une éolienne qui courait dans l'herbe.
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Drapeaux danois : considérés comme porte-bonheur ils fleurissent les rues.
Drapeaux danois : considérés comme porte-bonheur ils fleurissent les rues.
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Le Danemark est le plus petit pays de l'aire scandinave. Alors quand il s'agit de se divertir, ses habitants prennent leurs loisirs très au sérieux. Pour preuve, les parcs danois génèrent plus de 10 millions de visites par an, ce qui signifie qu'un habitant du pays se rend chaque année au moins 2 fois dans un parc. Une performance impressionnante quand on connaît les mauvaises conditions du marché danois pour les parcs de loisirs : une taxe à 25% sur les billets d'entrée, une main d'oeuvre au salaire élevé, un tourisme intérieur en pleine déconfiture et une météo instable. Le succès des parcs du pays trouverait ses racines dans les attractions depuis longtemps installées au coeur de la vie socio-culturelle des habitants. Il y a bien évidemment Legoland présent depuis 40 ans dans le pays, mais c'est un enfant comparativement aux deux autres : le Tivoli est installé depuis 1843 au coeur de Copenhague, tandis que Dyrehavsbakken, plus vieux parc de loisirs au monde trouve ses origines en 1583 dans la banlieue de la capitale danoise.

Aujourd'hui, le marché est dominé par ces trois principaux acteurs. En 2008, le Legoland a accueilli 1.6 million de visiteurs, Tivoli environ 4.4 millions, et Dyrehavsbakken plus de 2.7 millions de visiteurs.

L'entrée du Tivoli de Copenhague.
L'entrée du Tivoli de Copenhague.
© Tivoli
Le célèbre Legoland.
Le célèbre Legoland.
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Spinning Coaster à Bakken près de Copenhague.
Spinning Coaster à Bakken près de Copenhague.
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Djurs Sommerland et son mega-lite coaster Piraten.
Djurs Sommerland et son mega-lite coaster Piraten.
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Farüp Sommerland, au nord du pays.
Farüp Sommerland, au nord du pays.
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Le petit parc Karolinelund à Aalborg.
Le petit parc Karolinelund à Aalborg.
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Tivoli Friheden à Aarhus.
Tivoli Friheden à Aarhus.
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Bonbonland, le royaume du bon goût.
Bonbonland, le royaume du bon goût.
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Liseberg, à Göteborg en Suède.
Liseberg, à Göteborg en Suède.
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Hansa-Park, à Lübeck au Nord de l'Allemagne.
Hansa-Park, à Lübeck au Nord de l'Allemagne.
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Les raisons du succès.



Mis à part Legoland qui attire plus de 40% de visiteurs étrangers, les parcs danois puisent leurs visiteurs principalement dans un bassin local de population. De fait, les "habitués" représentent une forte proportion de la clientèle. Ils s'attendent donc à avoir de bonnes raisons pour y retourner année après année, obligeant les parcs à répondre à cette demande en investissant massivement et ce de façon régulière. Récemment, on peut citer le launch coaster Lynet ouvert à Farup Sommerland en 2008 et la plus haute montagne russe du pays Piraten à Djurs Sommerland qui représentent respectivement des investissements de 35 millions de couronnes (4,7 M d'euros) et 50 millions de couronnes (6,7 M d'euros).

La diversité et le succès des parcs s'expliquent en partie par la place que prend l'enfant au sein de la société danoise. En matière de culture enfantine, les pays scandinaves possèdent une longueur d'avance. Pour ne prendre l'exemple que du Danemark, l'enfant danois est un enfant-roi. A la fin des années 70, la politique de l'Etat leur donne des droits réels. Son éducation lui confère à la fois une grande liberté et une responsabilité, il est respecté en tant qu'individu à part entière. Ainsi, on constate en visitant le Danemark que tout est pensé pour eux dans la vie quotidienne : les moyens de transports, les grands lieux publics, et certains restaurants disposent d'espaces de jeux. Dans les grandes villes, les transports en commun sont gratuits pour les moins de 6 ans. L'école maternelle n'existe pas pour les enfants de 3 à 5 ans. A la place, les établissements publics de garde d'enfants (crèches, jardins d'enfants et clubs de loisirs) attachent beaucoup d'importance à l'indépendance, la curiosité et la créativité des enfants, et sont, par conséquent, d'importants acheteurs de jeux et de jouets.
Au reste, cette philosophie du jeu et de l'amusement est partagée par la nation entière. Ainsi, une grande majorité des musées prennent en compte le point de vue et le plaisir des jeunes visiteurs. Par exemple, au Musée National d'Histoire de Copenhague, les enfants remontent le temps jusqu'aux Vikings en revêtant des costumes traditionnels de leurs ancêtres et en apprenant à monter des murs de (fausses) briques. Assis sur les bancs d'une classe du début du siècle dernier, ils imitent en blouses noires de l'époque leurs grand-parents alors écoliers.

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Ici, le droit au jeu est fondamental. La visite dans un parc de loisirs en famille découle naturellement de cette culture ludique du développement personnel de l'enfant.

Un troisième phénomène explique le développement des parcs de loisirs au Danemark : les Sommerland (traduisez les Pays d'Eté). Ils fleurissent dans le pays entre les années 70 et 80. Ce sont de grandes aires de jeux dans lesquelles on trouve tout au plus une plage de sable blanc, des activités équestres, des trampolines et des canoes. Concept au succès assuré, puisque en moins de 10 ans, 11 Sommerlands ouvrent au Danemark. La formule se répand même en Suède, en Finlande et en Norvège. Puis, concurrence oblige, quelques parcs ajoutent des espaces aquatiques avec toboggans à leur offre. Pour plaire aux visiteurs d'aujourd'hui, les Sommerlands se transforment en de grands parcs de loisirs avec de vraies attractions à la clé. Farüp Sommerland dans le nord du pays a ponctué un plan d'investissement de 5 ans par l'achat d'un launch coaster en 2008. Simultanément, Djurs Sommerland, plus au sud, a augmenté de 20% sa surface en accueillant un mega-lite coaster de 32 mètres de hauteur. Certains Sommerland peuvent attirer jusqu'à 600.000 visiteurs sur une période d'ouverture qui dure tout juste 100 jours, du Lundi de Pentecôte à la fin de l'été.

Piraten à Djurs Sommerland.
Piraten à Djurs Sommerland.
© Djurs Sommerland
Raft Ride à Djurs.
Raft Ride à Djurs.
© Djurs Sommerland
Parc aquatique à Färup.
Parc aquatique à Färup.
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Lynet, launch coaster à Färup.
Lynet, launch coaster à Färup.
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Un exemple de Sommerland, Färup.
Un exemple de Sommerland, Färup.
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Woodencoaster à Färup.
Woodencoaster à Färup.
© S.Bourlet


Ces ingrédients réunis ont forgé une culture du loisirs locale très ancrée. Nous vous en ramenons quelques impressions et nous vous dirons en quoi ces parcs de loisirs valent le détour : classiques, décalés, ou écolos dans l'âme, les parcs danois jouent la carte de l'originalité et de la proximité.

Première étape dans nos colonnes dans quelques jours : le parc Tivoli de Copenhague. Inauguré en 1843, il invite à un voyage dans le temps mémorable, entre des jardins chargés d'histoires et des attractions ultra-modernes.

Simon Bourlet
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