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Le Grand Historique des Montagnes Russes.
Roller coasters, Montagnes Russes, Grand 8... des noms qui évoquent sensations et frissons, à bord de monstres d'acier et de bois. Depuis une quarantaine d'année, la technologie et les nouveaux matériaux ont permis de repousser les limites de la hauteur et de la vitesse. Mais ces fameuses montagnes ont eu leur heure de gloire bien avant notre époque. Retour sur 400 ans de vitesse et d' "air-times"...

Le faste des années 20 (1920-1930).



Les années 20 ont annoncé une période de grands changements aux Etats-Unis. Au sortir de la guerre mondiale, le pays quitte une des époques les plus répressives de son histoire, sous le gouvernement de Woodrow Wilson. La population éprouvait un besoin de changement et de renouveau.
Les "flappers" (jeune femme des années 20) dansent au rythme tapageur de la musique jazzy, la radio et le cinéma ont pris une place importante dans la vie quotidienne des Américains, et le groupe les Ziegfield Follies font un tabac avec la jeune star Will Rodgers. Un autre symbole de cette décennie prospère a été l'abondante apparition des montagnes russes. On estime qu'entre 1500 et 2000 montagnes russes ont existé durant cette période, un nombre étonnant face aux quelques 650 qui existent actuellement en Amérique du Nord.

White City Amusement Park.
White City Amusement Park.
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Beaucoup attribuent l'essor des parcs d'attractions aux Etats-Unis à Frederick Ingersoll et à sa famille. Il ouvre Luna Park à Pittsburg, qui a été le premier parc d'attractions à utiliser un principe rendu célèbre par Coney Island. Il a suivi les idées de Thompson et de Dundy, en arrangeant son parc autour d'un Shoot-The-Chute central, entouré d'attractions, d'animations, et de boutiques. Plus tard, Ingersoll ouvrit un Luna Park à Cleveland, et utilisa la même organisation. En une décennie, des noms de parcs célèbres comme Luna Parks, White Cities, et Electric Parks sont apparus aux Etats-Unis, tous présentant un Shoot-The-Chutes central et un grand huit.

Si Ingersoll a beaucoup aidé à la popularité des parcs d'attractions, John A.Miller, lui, a contribué au développement des montagnes russes. Miller a déposé une centaine de brevets touchant aux montagnes russes.Quelques exemples : le système -anti-rollback- (sorte de crémaillière) est le cliquetis que l'on entend lors de la montée, qui empêche le train de repartir en arrière, les roues sous la voie qui permettent au convoi de ne pas décoller, les freins du quai d'embarquement, et bien d'autres encore. Ces inventions l'ont aidé lui et d'autres concepteurs à créer les générations de montagnes russes à venir.

Electric Park.
Electric Park.
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Kennywood Park.
Kennywood Park.
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Le Flying Turns.
Le Flying Turns.
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Miller débuta sa carrière sous la tutelle de LaMarcus Thompson. Il travaillait aussi avec Frederick Ingersoll et en 1920, il joignit ses forces avec Harry Baker. Il cassa son partenariat en 1923, lorsque Miller décida de gérer lui-même ses propres affaires. Il créa alors quelques unes des meilleures montagnes russes d'Amérique : le Racer à Kennywood, le Revere Thunderbolt, the Coaster (plus tard le Big Dipper) à Geauga Lake (maintenant Six Flags Ohio), le Triple Racer à l'Exposition de Dallas, et bien plus encore.

Une autre grande contribution de Miller a été apportée dans le monde des parcs d'attractions grâce à sa collaboration avec Norman Bartlett. Le Flying Turns fut une des montagnes russes les plus originales de l'époque : elle présentait une seule voiture (remplacée plus tard par des trains de plusieurs voitures) qui roulait à toute allure dans une voie en fome de demi-tonneau. Bartlett avait une imagination fertile mais ne connaissait pas grand chose de la conception des montagnes russes. Ensemble, ils construisent le premier Flying Turns à Lakeside Park à Dayton, dans l'Ohio. Leur second modèle présentait cette fois-ci un train de plusieurs voitures. Celui-ci fut construit à Euclid Beach à Cleveland, dans l'Ohio. Le succès était au rendez-vous, mais cette collaboration était la dernière entre les deux hommes.

Bartlett constuira 6 autres Flying Turns entre 1931 et 1939. Il est étonnant de voir qu'il ait pu en construire autant pendant la période de la Grande Dépression, une période où la plupart des montagnes russes ne pouvaient survivre à cause des prix excessifs de leur matière première, à savoir le bois et le fer.

Playland à Rye, (état de New York), a été un pionnier dans le monde des parcs d'attractions. En effet, il s'agit du premier parc plannifié de A à Z. Dans la ville de Westchester, une zone appelée Paradise Park était le lieu de rendez-vous des brigands, des prostitués et des mendiants.Les représentants de la ville ont décidé de transformer ce parc en un véritable parc d'attractions.afin d'enrayer les problèmes liés à cette population. Rye Playland a été complétement dessiné avant que la première brique soit posée : un véritable changement dans la conception hasardeuse des parcs d'attractions de l'époque.Franck Darling, un des concepteurs et gestionnaires du parc, eut l'idée de border d'arbres les allées du parc, et dans un style art deco, créa une nouvelle forme de loisir sans précédent. Les attractions sont désormais séparées par des aires de pique-nique et des zones réservées aux enfants, de sorte que le bruit ne dérange pas les visiteurs. Une plage était accessible aux visiteurs désireux de se rafraîchir et l'on pouvait même faire un tour dans les airs en hydravion. Le parc proposait un gigantesque KiddieLand, aire de jeux pour enfants avec des attractions spécialement conçues pour eux.

La ville de Westchester dirige toujours ce parc et reste une des rares villes aux Etats-Unis à rénover et à entretenir des installations d'une telle ampleur. De nos jours, les visiteurs peuvent embarquer dans le Dragon Coaster, une petite montagne russe d'une vingtaine de mètres conçue par la firme Prior & Church en 1929.
On dit que les années 20 étaient une époque où les visiteurs étaient traités comme des cochons de basse-cour et que la sécurité était un aspect de l'attraction très souvent sous-estimée. Tandis que certaines attractions n'étaient pas sûres à 100%, certaines pouvaient être expérimentées en toute sécurité. Le nombre de tués à l'époque était très faible comparé au nombre de visiteurs et à la grosse utilisation des machines. Même si ces montagnes russes ont été conçues sans ordinateur, les concepteurs ont tout fait pour garantir une sécurité aussi maximale, si ce n'est parfois meilleure, que sur les montagnes russes modernes.
Les années 20 peuvent être considérées comme les années les plus fastes des montagnes russes.

Simon BOURLET

Remerciements aux sites Ultimaterollercoaster et Britannica.com pour les documents iconographiques.

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