Après 2 années de conception et de travaux, le premier passage intemporel vers le monde des Minimoys est enfin ouvert. Il permet aux visiteurs du Futuroscope de rejoindre le monde des Minimoys, même en dehors d'un cycle de lune, afin d'aider Arthur dans une course effrénée. Fruit d'une collaboration entre Luc Besson et le Futuroscope, cette attraction propose de rentrer au coeur de la trilogie à succès "Arthur et les Minimoys", dont le 2ème volet est actuellement sur les écrans de cinéma. Au programme, pluie d'effets spéciaux, simulateur, thématisation soignée, de quoi vous projeter en plein dans l'Aventure.
L'inauguration de l'attraction s'est faite samedi 19 décembre 2009, en présence de Dominique Hummel le Président du Futuroscope, Claude Bertaud le Président du Conseil Général de la Vienne, et de Luc Besson. Le coup d'envoi a été donné par une marionnette géante en osier, sensée « représenter une image poétique de l'Homme, androgyne, nu, entouré par une d'hélice d'ADN ».
C'est ensuite le grand père d'Arthur qui a pris le relais, et a invité les deux présidents et Luc Besson à venir ouvrir le passage, symbolisé par une énorme toile accrochée sur la façade de l'attraction. Une fois le passage ouvert, place à la découverte.
Les portes du bâtiment franchies, le visiteur se transforme en Minimoy, et évolue dans un univers proportionné à sa nouvelle taille. Il traverse la végétation et les reliefs du pays des Minimoys, qui les conduiront vers les coccivolantes, là où débutera leur aventure avec Arthur. Quatre zones principales composent cette file d'attente, à la thématisation très léchée.
A l'entrée de ce tunnel se trouve une maison typique du royaume des Minimoys, faite de terre et de végétation. Elle marque la frontière entre le monde des humains et celui des Minimoys. Près d'elle se dressent des herbes et des feuillages géants, et d'énormes racines souterraines s'entremêlent, laissant entrevoir l'allée à emprunter. Sur les bordures de ce chemin se trouvent des pierres de lune. Ce sont des métamorphoses de vieux Minimoys qui sous l'effet d'un procédé mystérieux, se cristallisent en rocher après être venus s'éteindre ici. On peut également y voir deux cartes géographiques qui montrent aux visiteurs l'étendue du royaume des Minimoys.
A la sortie du tunnel, les visiteurs reviennent à la surface, et découvrent sous un ciel bleu le vaste champ d'herbes hautes et de coquelicots géants qu'ils vont devoir traverser. Il s'agit en fait du jardin de la grand-mère d'Arthur. La hauteur de la végétation donne aux visiteurs cette impression de petitesse. Indifférente au passage des visiteurs parmi les coquelicots, une coccivolante projetée sur un écran continue de butiner. Les visiteurs qui le souhaitent peuvent s'amuser à monter sur une drôle de balance pour connaître leur poids de Minimoy. Il est ensuite temps de repartir sous terre, sous le jardin de la grand-mère d'Arthur, au milieu des racines et autres feuillages rampants.
Pour passer dans le monde des Minimoys, Arthur s'est servi d'une longue vue dans le jardin de sa grand-mère. Les visiteurs (tout comme les Minimoys dans le film) peuvent ici apercevoir, en regardant dans le sens opposé de la longue vue, l'oeil d'Arthur en train de les observer. On trouve également dans cette partie de la file un autre élément interactif, une tablette-clavier composée des caractères de l'alphabet Minimoy. Elle permet aux visiteurs d'écrire leur nom et de le voir traduit en alphabet Minimoy. Plus loin un "aspirosée" éveille la curiosité. Dotée d'une trompe aspirante, cette machine récolte les gouttes de rosée sur la végétation pour les recycler en eau potable. De l'autre côté se trouve l'épée des Minimoys, fondue dans la roche par leurs ancêtres, et qui s'illumine lorsque les visiteurs la touche. Elle témoigne de la décision du peuple miniature de ne plus jamais entrer en guerre. Puis vient le moment de rejoindre un des deux ascenseurs pour gravir la façade du pavillon (avec vue sur le parc), jusqu'à atteindre le garage de Max.
Ici trônent des coccivolantes en cours de réparation, au milieu des boulons, pistons, et autres pièces détachées. Le garage de Max, c'est l'univers de la récupération et du recyclage. Les coccivolantes sont des énormes coccinelles, qui peuvent embarquer plusieurs visiteurs sur leur dos, dans les méandres de la végétation. Le garage s'étend sur deux niveaux, et chacun est composé d'objets et de décorations spécifiques.
Dernière étape avant que les visiteurs n'enfourchent leur coccivolante, la salle de dispatch. Elle permet de répartir les visiteurs vers l'une des deux simulateurs de chaque étage, et diffuse les consignes de sécurité sur des écrans vidéos.
Les visiteurs sont maintenant prêts pour embarquer sur le dos de leur coccivolante, et aider Arthur dans une trépidante traversée. L'histoire : « Les visiteurs du Futuroscope n'ont que quelques minutes pour raccompagner Arthur au pied de la longue vue, seul passage entre le monde des Minimoys et celui des humains. S'ils ne l'atteignent pas à temps, le passage se referme pour dix lunes... bloquant Arthur à l'état de Minimoy pour autant de temps. » Durant les 4min30 de l'aventure, les visiteurs survolent le monde féerique des Minimoys. Des jardins de la maison d'Arthur à Paradise Alley (un vrai Las Vegas souterrain), en passant par le village des Minimoys. Ils plongent, slaloment, tournoient, essaient d'éviter les obstacles, animaux et insectes diverses.
En plus de la 3D sur écran IMAX® DOME (projection sur écran géant hémisphérique) et des mouvements, des effets spéciaux viennent amplifier l'expérience au cours de l'aventure. Au programme les classiques effets de vent, giclée d'eau, son surround, ... Mais plus surprenant, des piqûres d'insectes dans le dos, ou encore le nouvel effet inédit baptisé l'effet "toile d'araignée" par les aventuriers en herbe... il surprend et fait crier plus d'un visiteur. Un effet remarqué et plébiscité dans les réactions récoltées en sortie d'attraction.
La réalisation d'Arthur l'Aventure 4D a fait intervenir plusieurs sociétés de nationalités différentes, chacune spécialisée dans un domaine particulier. Il a tout d'abord fallu réaménager l'ancien pavillon du Défi d'Atlantis, puis le transformer en monde des Minimoys, et enfin mettre à niveau la technologie des anciennes plateformes de simulation. Le coût total de l'attraction est de 6 millions d'euros, dont 1,8 millions d'euros pour la partie aménagement / gros oeuvre / thématisation. Dominique Hummel ironise d'ailleurs sur les sommes engagées, « Les grands parcs américains, quand ils investissent dans des attractions c'est 90 millions et plus. Nous avec Arthur, on a atteint le même niveau de qualité pour 10 fois moins cher ! ». Et il rebondit en expliquant les investissements réalisés sur le parc, « Il y a une dizaine d'années, un investissement moyen c'était autour de 10 millions d'euros. Depuis l'industrie s'est professionnalisée, on trouve beaucoup plus de sociétés spécialisées dans chaque domaine. Et il y a beaucoup plus de concurrence, ce qui permet de tirer les prix vers le bas, c'est la loi du marché. Aujourd'hui un investissement moyen c'est entre 6 et 7 millions d'euros. ». Le parc continue sa stratégie du 10, 20, 60 (10% du CA investi, pour renouveler 20% de l'offre et faire revenir 60% des visiteurs), et maintient le cap d'une nouveauté majeure tous les deux ans.
La création de la file d'attente a été confiée à l'entreprise Jora Vision, qui a fabriqué tous les décors et à conçu l'éclairage. Il fallait que le décor projette le visiteur dans un monde végétal géant. Et le résultat est impressionnant. Le décor est très soigné, et l'éclairage justement placé, de manière a faire jaillir une lumière "du sol" ou au travers d'objets, afin de maintenir l'impression d'être sous terre. Toutes les sculptures de l'attraction ont été réalisées en béton projeté, et sculptées à main levée à la truelle. (voir notre dossier sur le chantier de l'attraction) Quant aux accessoires (feuilles, lunette télescopique géante, coccivolantes, araignées, mul-muls, ...), ils ont été fabriqués en résine projetée, dans les ateliers de l'entreprise aux Pays-Bas. Pour conserver les décors en bon état, un contrat de maintenance a été signé avec Jora Vision, qui se chargera de maintenir à niveau son travail. Et pour les petits curieux, plein de clins d'oeil sont visibles dans la file, comme les noms des ouvriers qui ont participé au chantier. Un bon conseil pour les découvrir, munissez-vous de l'alphabet Minimoy.
Les simulateurs sont les mêmes que ceux du défi d'Atlantis, mais ont été mis à niveau par la société Simworx. Et des effets 4D ont pris place sur les sièges et dans la salle. Un gros travail a d'ailleurs été fait sur les sièges, qui sont des plus innovants et confortables. Modelés en forme de feuille ils englobent les visiteurs, et disposent de jets d'air intégrés, de mini "tape-visiteurs" pour simuler le dard d'insectes, ainsi que de l'effet inédit "toile d'araignée". Sans casser toute la magie de l'effet, disons seulement que des "fils" viennent effleurer votre visage. De quoi vous faire sursauter à coup sûr. Ce travail a été réalisé par le spécialiste des sièges pour cinémas 3D et 4D, Kraftwerk.
Petite parenthèse sur l'accessibilité, une donnée qui n'a pas été négligée dans la conception d'Arthur l'Aventure 4D. Tout d'abord, l'attraction est accessible aux visiteurs dès 1m05, grâce à un réhausseur qui vient se placer sur le siège. Les plus jeunes fans d'Arthur vont être comblés. D'autre part, même si les visiteurs à mobilité réduite n'ont pas accès aux simulateurs, un gros travail a été fait pour qu'ils puissent profiter au mieux du reste de l'aventure. C'est la première attraction du parc à avoir une file complètement accessible aux personnes à mobilité réduite, avec une largeur partout supérieure à 90 cm, ce qui permet de passer en fauteuil roulant. Les visiteurs empruntent ensuite les ascenseurs panoramiques comme les visiteurs valides. Une fois dans l'attraction, un emplacement leur est dédié pour leur offrir une bonne visibilité. De cette façon, les visiteurs à mobilité réduite peuvent profiter de l'immersion, du film, de la 3D, et de certains effets 4D. On peut rappeler que le Futuroscope est labellisé "Tourisme et Handicaps" pour trois des quatre formes de handicap.
Quant au film, il a été spécialement réalisé pour l'attraction. Il représente 4,2 millions d'euros dans le budget alloué à cette aventure. Seule une partie des décors utilisée pour le deuxième volet de la trilogie Arthur a été réutilisée pour l'attraction, comme l'explique Pierre Buffin : « Une partie des décors vient du second film de la trilogie. Nous avons été amenés à les modifier ponctuellement pour correspondre à certains effets de l'attraction. Nous avons notamment éclairé davantage certains décors 3D afin qu'ils ressortent mieux sur l'écran IMAX® DOME. La faille où l'on croise les araignées, en revanche, est un décor nouveau, tout comme l'extérieur du jardin qui a été modélisé en 3D tandis qu'on le voit en prises de vue réelles au cinéma. »
La réalisation de ce film a demandé à l'équipe de Pierre Buffin de rivaliser d'imagination, car contrairement aux films de la triologie Arthur, l'attraction utilise deux technologies supplémentaires : la 3D et le format IMAX® DOME. Le directeur de Buf Compagnie explique : « Ce sont des images gigantesques et, de ce fait, le temps de calcul est énorme. De plus, comme le film est en relief, il faut produire deux images, une pour l'oeil gauche, l'autre pour l'oeil droit. Le problème, c'est que nous manquions d'outils pour valider les effets de relief, ainsi que la vitesse de défilement des paysages et des personnages, qu'il fallait affiner pour que tout soit lisible à l'image. Comme nous ne pouvions pas aller tous les jours au Futuroscope avec une copie sous le bras, cela a compliqué les choses. Il faut préciser que le format IMAX®, qui est tiré sur pellicule 70 mm, n'est pas un format standard. Fabriquer une copie est donc plus onéreux et demande plus de temps qu'une copie 35 mm. Seuls quelques laboratoires dans le monde possèdent la technologie nécessaire. Comme il n'était pas possible de faire constamment des tests en IMAX®, il a fallu inventer d'autres moyens de vérifier notre travail. »
« Les infographistes ont, dans un premier temps, utilisé des lunettes bleues et rouges pour vérifier le relief des images sur lesquelles ils travaillaient directement sur l'écran de leur ordinateur. Ensuite, nous avons eu recours à une vérification un peu plus proche de la réalité grâce à la projection numérique de tests en relief chez B-MAC, laboratoire filiale de BUF. L'avantage de cette projection est l'utilisation de lunettes polarisées semblables à celles du Futuroscope. Nous avons pu voir ces tests en relief dans notre salle de projection. Toutefois, l'écran du laboratoire est beaucoup plus petit qu'un écran IMAX® et non hémisphérique. Nous avons aussi fabriqué une simulation 3D de lentille IMAX® DOME et une simulation d'écran hémisphérique pour pouvoir voir le film à partir des points de vue de chacun des sièges de la future salle. Nous avons donc dû développer de nombreuses techniques différentes pour voir notre travail en cours et résoudre cette accumulation de petits problèmes. C'était complexe mais passionnant. L'équipe du Futuroscope nous a beaucoup aidés grâce à son expérience en nous donnant ses conseils. », détaille Pierre Buffin.
Arthur l'Aventure 4D se résume comme une expérience palpitante, immersive, et divertissante pour tous. Elle témoigne aussi d'un changement dans la manière de réaliser une attraction (du moins avec Arthur) : Pour la première fois au Futuroscope, c'est la technologie et l'innovation qui se mettent au service de la narration d'une l'histoire. L'attraction n'est plus prétexte à exposer une technologie, elle plante tout un univers.
Une aventure à vivre dès à présent au Futuroscope, et ce jusqu'au 3 janvier 2010, puis dès la ré-ouverture du parc le 6 février 2010.
Jonathan Lutaster
L'ouverture du passage
L'inauguration de l'attraction s'est faite samedi 19 décembre 2009, en présence de Dominique Hummel le Président du Futuroscope, Claude Bertaud le Président du Conseil Général de la Vienne, et de Luc Besson. Le coup d'envoi a été donné par une marionnette géante en osier, sensée « représenter une image poétique de l'Homme, androgyne, nu, entouré par une d'hélice d'ADN ».
C'est ensuite le grand père d'Arthur qui a pris le relais, et a invité les deux présidents et Luc Besson à venir ouvrir le passage, symbolisé par une énorme toile accrochée sur la façade de l'attraction. Une fois le passage ouvert, place à la découverte.
© 2009 Futuroscope - S. Laval | © 2009 J. Lutaster - ParkOtheK.info | © 2009 J. Lutaster - ParkOtheK.info | © 2009 Futuroscope - S. Laval |
Devenez des Minimoys
Les portes du bâtiment franchies, le visiteur se transforme en Minimoy, et évolue dans un univers proportionné à sa nouvelle taille. Il traverse la végétation et les reliefs du pays des Minimoys, qui les conduiront vers les coccivolantes, là où débutera leur aventure avec Arthur. Quatre zones principales composent cette file d'attente, à la thématisation très léchée.
Le tunnel d'entrée
A l'entrée de ce tunnel se trouve une maison typique du royaume des Minimoys, faite de terre et de végétation. Elle marque la frontière entre le monde des humains et celui des Minimoys. Près d'elle se dressent des herbes et des feuillages géants, et d'énormes racines souterraines s'entremêlent, laissant entrevoir l'allée à emprunter. Sur les bordures de ce chemin se trouvent des pierres de lune. Ce sont des métamorphoses de vieux Minimoys qui sous l'effet d'un procédé mystérieux, se cristallisent en rocher après être venus s'éteindre ici. On peut également y voir deux cartes géographiques qui montrent aux visiteurs l'étendue du royaume des Minimoys.
Le jardin de la grand-mère d'Arthur
A la sortie du tunnel, les visiteurs reviennent à la surface, et découvrent sous un ciel bleu le vaste champ d'herbes hautes et de coquelicots géants qu'ils vont devoir traverser. Il s'agit en fait du jardin de la grand-mère d'Arthur. La hauteur de la végétation donne aux visiteurs cette impression de petitesse. Indifférente au passage des visiteurs parmi les coquelicots, une coccivolante projetée sur un écran continue de butiner. Les visiteurs qui le souhaitent peuvent s'amuser à monter sur une drôle de balance pour connaître leur poids de Minimoy. Il est ensuite temps de repartir sous terre, sous le jardin de la grand-mère d'Arthur, au milieu des racines et autres feuillages rampants.
© 2009 Futuroscope - M. Vimenet | © 2009 Futuroscope - M. Vimenet | © 2009 J. Lutaster - ParkOtheK.info | © 2009 Futuroscope - M. Vimenet | © 2009 Futuroscope - M. Vimenet |
Sous le jardin de la grand-mère d'Arthur
Pour passer dans le monde des Minimoys, Arthur s'est servi d'une longue vue dans le jardin de sa grand-mère. Les visiteurs (tout comme les Minimoys dans le film) peuvent ici apercevoir, en regardant dans le sens opposé de la longue vue, l'oeil d'Arthur en train de les observer. On trouve également dans cette partie de la file un autre élément interactif, une tablette-clavier composée des caractères de l'alphabet Minimoy. Elle permet aux visiteurs d'écrire leur nom et de le voir traduit en alphabet Minimoy. Plus loin un "aspirosée" éveille la curiosité. Dotée d'une trompe aspirante, cette machine récolte les gouttes de rosée sur la végétation pour les recycler en eau potable. De l'autre côté se trouve l'épée des Minimoys, fondue dans la roche par leurs ancêtres, et qui s'illumine lorsque les visiteurs la touche. Elle témoigne de la décision du peuple miniature de ne plus jamais entrer en guerre. Puis vient le moment de rejoindre un des deux ascenseurs pour gravir la façade du pavillon (avec vue sur le parc), jusqu'à atteindre le garage de Max.
Le garage de Max
Ici trônent des coccivolantes en cours de réparation, au milieu des boulons, pistons, et autres pièces détachées. Le garage de Max, c'est l'univers de la récupération et du recyclage. Les coccivolantes sont des énormes coccinelles, qui peuvent embarquer plusieurs visiteurs sur leur dos, dans les méandres de la végétation. Le garage s'étend sur deux niveaux, et chacun est composé d'objets et de décorations spécifiques.
© 2009 Futuroscope - M. Vimenet | © 2009 Futuroscope - M. Vimenet | © 2009 Futuroscope - M. Vimenet |
Dernière étape avant que les visiteurs n'enfourchent leur coccivolante, la salle de dispatch. Elle permet de répartir les visiteurs vers l'une des deux simulateurs de chaque étage, et diffuse les consignes de sécurité sur des écrans vidéos.
Embarquez pour aider Arthur
Les visiteurs sont maintenant prêts pour embarquer sur le dos de leur coccivolante, et aider Arthur dans une trépidante traversée. L'histoire : « Les visiteurs du Futuroscope n'ont que quelques minutes pour raccompagner Arthur au pied de la longue vue, seul passage entre le monde des Minimoys et celui des humains. S'ils ne l'atteignent pas à temps, le passage se referme pour dix lunes... bloquant Arthur à l'état de Minimoy pour autant de temps. » Durant les 4min30 de l'aventure, les visiteurs survolent le monde féerique des Minimoys. Des jardins de la maison d'Arthur à Paradise Alley (un vrai Las Vegas souterrain), en passant par le village des Minimoys. Ils plongent, slaloment, tournoient, essaient d'éviter les obstacles, animaux et insectes diverses.
En plus de la 3D sur écran IMAX® DOME (projection sur écran géant hémisphérique) et des mouvements, des effets spéciaux viennent amplifier l'expérience au cours de l'aventure. Au programme les classiques effets de vent, giclée d'eau, son surround, ... Mais plus surprenant, des piqûres d'insectes dans le dos, ou encore le nouvel effet inédit baptisé l'effet "toile d'araignée" par les aventuriers en herbe... il surprend et fait crier plus d'un visiteur. Un effet remarqué et plébiscité dans les réactions récoltées en sortie d'attraction.
Recréer le petit monde des Minimoys ? Une affaire de grands !
La réalisation d'Arthur l'Aventure 4D a fait intervenir plusieurs sociétés de nationalités différentes, chacune spécialisée dans un domaine particulier. Il a tout d'abord fallu réaménager l'ancien pavillon du Défi d'Atlantis, puis le transformer en monde des Minimoys, et enfin mettre à niveau la technologie des anciennes plateformes de simulation. Le coût total de l'attraction est de 6 millions d'euros, dont 1,8 millions d'euros pour la partie aménagement / gros oeuvre / thématisation. Dominique Hummel ironise d'ailleurs sur les sommes engagées, « Les grands parcs américains, quand ils investissent dans des attractions c'est 90 millions et plus. Nous avec Arthur, on a atteint le même niveau de qualité pour 10 fois moins cher ! ». Et il rebondit en expliquant les investissements réalisés sur le parc, « Il y a une dizaine d'années, un investissement moyen c'était autour de 10 millions d'euros. Depuis l'industrie s'est professionnalisée, on trouve beaucoup plus de sociétés spécialisées dans chaque domaine. Et il y a beaucoup plus de concurrence, ce qui permet de tirer les prix vers le bas, c'est la loi du marché. Aujourd'hui un investissement moyen c'est entre 6 et 7 millions d'euros. ». Le parc continue sa stratégie du 10, 20, 60 (10% du CA investi, pour renouveler 20% de l'offre et faire revenir 60% des visiteurs), et maintient le cap d'une nouveauté majeure tous les deux ans.
La création de la file d'attente a été confiée à l'entreprise Jora Vision, qui a fabriqué tous les décors et à conçu l'éclairage. Il fallait que le décor projette le visiteur dans un monde végétal géant. Et le résultat est impressionnant. Le décor est très soigné, et l'éclairage justement placé, de manière a faire jaillir une lumière "du sol" ou au travers d'objets, afin de maintenir l'impression d'être sous terre. Toutes les sculptures de l'attraction ont été réalisées en béton projeté, et sculptées à main levée à la truelle. (voir notre dossier sur le chantier de l'attraction) Quant aux accessoires (feuilles, lunette télescopique géante, coccivolantes, araignées, mul-muls, ...), ils ont été fabriqués en résine projetée, dans les ateliers de l'entreprise aux Pays-Bas. Pour conserver les décors en bon état, un contrat de maintenance a été signé avec Jora Vision, qui se chargera de maintenir à niveau son travail. Et pour les petits curieux, plein de clins d'oeil sont visibles dans la file, comme les noms des ouvriers qui ont participé au chantier. Un bon conseil pour les découvrir, munissez-vous de l'alphabet Minimoy.
Les simulateurs sont les mêmes que ceux du défi d'Atlantis, mais ont été mis à niveau par la société Simworx. Et des effets 4D ont pris place sur les sièges et dans la salle. Un gros travail a d'ailleurs été fait sur les sièges, qui sont des plus innovants et confortables. Modelés en forme de feuille ils englobent les visiteurs, et disposent de jets d'air intégrés, de mini "tape-visiteurs" pour simuler le dard d'insectes, ainsi que de l'effet inédit "toile d'araignée". Sans casser toute la magie de l'effet, disons seulement que des "fils" viennent effleurer votre visage. De quoi vous faire sursauter à coup sûr. Ce travail a été réalisé par le spécialiste des sièges pour cinémas 3D et 4D, Kraftwerk.
Petite parenthèse sur l'accessibilité, une donnée qui n'a pas été négligée dans la conception d'Arthur l'Aventure 4D. Tout d'abord, l'attraction est accessible aux visiteurs dès 1m05, grâce à un réhausseur qui vient se placer sur le siège. Les plus jeunes fans d'Arthur vont être comblés. D'autre part, même si les visiteurs à mobilité réduite n'ont pas accès aux simulateurs, un gros travail a été fait pour qu'ils puissent profiter au mieux du reste de l'aventure. C'est la première attraction du parc à avoir une file complètement accessible aux personnes à mobilité réduite, avec une largeur partout supérieure à 90 cm, ce qui permet de passer en fauteuil roulant. Les visiteurs empruntent ensuite les ascenseurs panoramiques comme les visiteurs valides. Une fois dans l'attraction, un emplacement leur est dédié pour leur offrir une bonne visibilité. De cette façon, les visiteurs à mobilité réduite peuvent profiter de l'immersion, du film, de la 3D, et de certains effets 4D. On peut rappeler que le Futuroscope est labellisé "Tourisme et Handicaps" pour trois des quatre formes de handicap.
Quant au film, il a été spécialement réalisé pour l'attraction. Il représente 4,2 millions d'euros dans le budget alloué à cette aventure. Seule une partie des décors utilisée pour le deuxième volet de la trilogie Arthur a été réutilisée pour l'attraction, comme l'explique Pierre Buffin : « Une partie des décors vient du second film de la trilogie. Nous avons été amenés à les modifier ponctuellement pour correspondre à certains effets de l'attraction. Nous avons notamment éclairé davantage certains décors 3D afin qu'ils ressortent mieux sur l'écran IMAX® DOME. La faille où l'on croise les araignées, en revanche, est un décor nouveau, tout comme l'extérieur du jardin qui a été modélisé en 3D tandis qu'on le voit en prises de vue réelles au cinéma. »
La réalisation de ce film a demandé à l'équipe de Pierre Buffin de rivaliser d'imagination, car contrairement aux films de la triologie Arthur, l'attraction utilise deux technologies supplémentaires : la 3D et le format IMAX® DOME. Le directeur de Buf Compagnie explique : « Ce sont des images gigantesques et, de ce fait, le temps de calcul est énorme. De plus, comme le film est en relief, il faut produire deux images, une pour l'oeil gauche, l'autre pour l'oeil droit. Le problème, c'est que nous manquions d'outils pour valider les effets de relief, ainsi que la vitesse de défilement des paysages et des personnages, qu'il fallait affiner pour que tout soit lisible à l'image. Comme nous ne pouvions pas aller tous les jours au Futuroscope avec une copie sous le bras, cela a compliqué les choses. Il faut préciser que le format IMAX®, qui est tiré sur pellicule 70 mm, n'est pas un format standard. Fabriquer une copie est donc plus onéreux et demande plus de temps qu'une copie 35 mm. Seuls quelques laboratoires dans le monde possèdent la technologie nécessaire. Comme il n'était pas possible de faire constamment des tests en IMAX®, il a fallu inventer d'autres moyens de vérifier notre travail. »
« Les infographistes ont, dans un premier temps, utilisé des lunettes bleues et rouges pour vérifier le relief des images sur lesquelles ils travaillaient directement sur l'écran de leur ordinateur. Ensuite, nous avons eu recours à une vérification un peu plus proche de la réalité grâce à la projection numérique de tests en relief chez B-MAC, laboratoire filiale de BUF. L'avantage de cette projection est l'utilisation de lunettes polarisées semblables à celles du Futuroscope. Nous avons pu voir ces tests en relief dans notre salle de projection. Toutefois, l'écran du laboratoire est beaucoup plus petit qu'un écran IMAX® et non hémisphérique. Nous avons aussi fabriqué une simulation 3D de lentille IMAX® DOME et une simulation d'écran hémisphérique pour pouvoir voir le film à partir des points de vue de chacun des sièges de la future salle. Nous avons donc dû développer de nombreuses techniques différentes pour voir notre travail en cours et résoudre cette accumulation de petits problèmes. C'était complexe mais passionnant. L'équipe du Futuroscope nous a beaucoup aidés grâce à son expérience en nous donnant ses conseils. », détaille Pierre Buffin.
Arthur l'Aventure 4D se résume comme une expérience palpitante, immersive, et divertissante pour tous. Elle témoigne aussi d'un changement dans la manière de réaliser une attraction (du moins avec Arthur) : Pour la première fois au Futuroscope, c'est la technologie et l'innovation qui se mettent au service de la narration d'une l'histoire. L'attraction n'est plus prétexte à exposer une technologie, elle plante tout un univers.
Une aventure à vivre dès à présent au Futuroscope, et ce jusqu'au 3 janvier 2010, puis dès la ré-ouverture du parc le 6 février 2010.
Jonathan Lutaster