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2006, Ulla Harrisson livre son bilan.
A la tête du parc Walibi Rhône-Alpes depuis 8 ans, Ulla Harrison fait le point sur la saison 2006 et sur l'acquisition récente du parc par la Compagnie des Alpes. Une saison estivale mitigée, mais de nouvelles perspectives d'avenir s'ouvrent grâce à ce rachat.

ParkOtheK : Le bilan de la saison des parcs en France est globalement très en recul pour 2006. Qu'en est-il à Walibi Rhône-Alpes ?



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Ulla Harrison : Nous avons connu aussi une baisse de la fréquentation par rapport à 2005. Cependant elle reste minime comparée à la baisse moyenne des autres parcs français. Cette année Walibi Rhône-Alpes a investi plusieurs millions d'euros dans un nouveau complexe aquatique « L'Ile aux Pirates », (voir notre article) et il fallait montrer que cet investissement pouvait attirer du monde. Durant le mois de juillet caniculaire, nous avons donc connu une très bonne saison, le mois d'août pluvieux, par contre, a été particulièrement mauvais.

Le choix d'investir dans un tout nouveau complexe aquatique a été motivé par le fait que le précédent espace « Aqualibi » avait vieilli et était sous-dimensionné. En effet, les visiteurs qui se rendent à Walibi souhaitent profiter à la fois du parc « sec » et du parc aquatique. Ce mode de visite n'était pas tout le temps possible auparavant car la capacité du complexe ne le permettait pas. La nouvelle zone est donc bien plus grande, et fait de l' « Ile aux Pirates » le plus grand parc aquatique de France.

Ouvert en juin 2006, l'Ile aux Pirates est le plus grand parc aquatique de France. © La Baie des Moussaillons. © ©

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POTK : Le 30 janvier 2007 à l'EuroAttractionsShow (EAS) à Séville, vous animez une conférence sur le thème des zones aquatiques dans les parcs de loisirs. Que pourront y apprendre les auditeurs ?



U.H. :Mon intervention à l'EAS portera sur le choix stratégique et sur les opportunités d'offrir une zone aquatique au sein d'un parc. Nous guiderons les auditeurs sur ce qui est à éviter, et sur ce qui est à recommander dans les choix pris pour une telle installation . Nous aborderons des thèmes allant de l'administratif (rédaction des contrats) au technique (surfaces, hauteur d'eau'), en passant par le cadre juridique (normes).

Par exemple, l'achat d'un toboggan n'est pas sans conséquence sur le nombre d'employés : là où une attraction terrestre nécessite 1 opérateur, le toboggan en nécessite 2, un au départ, et un à l'arrivée. De plus, il est très difficile de recruter des surveillants de baignade car il existe très peu de formation les concernant en France. Avec le SNELAC, nous réfléchissons à mettre en place une formation spécifique pour leur qualification.

Une qualification de surveillant de baignade est obligatoire pour des bassins de plus de 80 cm de profondeur. Pour nous affranchir de cette problématique, à l' « Ile aux Pirates » nous avons privilégié les arrivées des toboggans en réception hydraulique, autrement dit, dans un bac de 10 cm de hauteur d'eau.

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Vue panoramique. 13 000 m² de jeux aquatiques.
Vue panoramique. 13 000 m² de jeux aquatiques.
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POTK : Après Walibi Aquitaine et Bagatelle, Walibi Rhône-Alpes est le 3° parc français à accueillir un cirque dans son offre spectacles. Pourquoi ce choix ?



U.H. : Le spectacle de cirque est une valeur sûre, le visiteur sait ce qu'il va y trouver. Le prix d'entrée au parc est celui d'une place au cirque : à Walibi Rhône-Alpes les visiteurs ont les deux activité pour le prix d'une. Il s'agit en outre d'un spectacle couvert. Nous voulions avant tout quelque chose d'attirant hors-saison d'ouverture du parc aquatique. Précédemment nous avions un spectacle de chevaliers qui a été joué pendant 4 années, et avant celui-ci, « Le Trésor des Pharaons » joué pendant 5 ans. A Walibi Flevo en Hollande, ce spectacle a fait son grand retour, réclamé par les clients, après le spectacle de Batman qui n'a pas été très populaire. Sous l'ère Six Flag, les Américains n'ont pas pris la mesure de la différence de culture et de sensibilité entre l'Europe et les Etats-Unis.

Le Cirque Romanza, une valeur sûre.
Le Cirque Romanza, une valeur sûre.
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POTK : Depuis 2006, vous avez mis en place une offre promotionnelle les « Folies de Printemps ». En quoi consiste-t-elle ?



U.H. : C'est une formule qui a connu un bon succès. Elle nous permet de compenser la faible fréquentation de début de saison : pour 2 euros en plus sur le prix du billet d'entrée la carte « Folie de Printemps » donne un accès illimité au parc pendant tout le début de saison, d'avril à mi-juin.

Notre caractère saisonnier ne nous permet pas d'ouvrir pour les vacances de la Toussaint, car le temps se dégrade très vite dans la région et la nuit tombe rapidement. Le parc n'est pas équipé pour des ouvertures nocturnes et cela pose également des problèmes d'ordre sécuritaire dans les attractions concernant les caméras de surveillance inefficaces la nuit. En revanche, Octobre est généralement très beau et nous pouvons fêter Halloween jusqu'à la fin du mois.

POTK : Le 3 mai dernier, la Compagnie des Alpes annonçait le rachat des parcs Walibi français (sauf Walibi Lorraine). Que vous a apporté la Compagnie des Alpes ?



U.H. : Nous avons été rachetés juste avant l'ouverture du parc, et nous avons été très occupés par la gestion de la saison. Il s'agit de notre quatrième propriétaire en 10 ans, c'est plutôt perturbant. Mais avec la Compagnie des Alpes, nous pensons être fixés sur le long terme. Nous nous réjouissons de pouvoir profiter de cette stabilité au sein d'un grand groupe leader en Europe.

Les investissements sont assez différents au sein des parcs du groupe. Ils dépendent de la vieillesse de l'équipement déjà en place, des problèmes techniques, de la clientèle, et de la situation concurrentielle qui évolue rapidement. A l'époque de Six Flags et de Star Parks, les investissements étaient plutôt pauvres pour leurs parcs français, et majoritairement tournés vers leurs parcs belges et hollandais. La Compagnie des Alpes investira à plus ou moins long terme dans de nouveaux équipements, le nouveau parc aquatique « L'Ile aux Pirates » restant encore à amortir. Entre temps, nous pourrons mettre en place des petites nouveautés comme des manèges pour enfants ou des spectacles. A l'avenir, nous nous tournerons de plus en plus vers une clientèle d'enfants, comme les parcs Legoland, sans pour autant oublier la clientèle familiale. L'offre doit être équilibrée.

POTK : Le 5 juillet dernier a eu lieu un accident mortel au Parc Astérix sur une attraction de type Raft-Ride. (voir la dépêche). Vous possédez une attraction semblable, la Radja River. Quelles ont été les retombées au sein des parcs du groupe de la Compagnie des Alpes ?



U.H. : On se remet forcément en question. Et faire partie d'un groupe permet d'échanger et de confronter les idées et les expériences dans ce genre de situations. Les parcs Walibi ont déjà une solide culture de la sécurité car notre ancien propriétaire Six Flags y était très attaché. L'association Europarks que je dirige aborde ce sujet avec sérieux, et une des premières conclusions que nous avons tirée concerne notre communication vis-à-vis des visiteurs : depuis des années nous l'avons trop souvent focalisée sur la sécurité dans nos parcs ? Bien évidemment nos parcs sont sûrs, mais à condition que les visiteurs en respectent les règles de sécurité. Les clients s'abandonnent totalement à l'expérience et ils ne prennent pas au sérieux les conditions d'usage que nous affichons pourtant à chaque entrée d'attractions et que nous répétons. Quand vous achetez une voiture, elle vous est livrée avec toutes les garanties de sécurité nécessaires. Mais c'est votre attitude au volant qui conditionne votre sécurité...

C'est pourquoi, au niveau européen, nous souhaitons changer de tactique de communication : nous devons effectuer un long travail de sensibilisation des visiteurs aux règles de sécurité. Alain Trouvé, directeur du Parc Astérix, a promis de faire un témoignage sur ce thème et sur son expérience en introduction de la conférence « Communication en situation de crise » à l'EuroAttraction Show le 31 janvier prochain à Séville.

POTK : Depuis 2005 vous êtes vice-présidente de l'association Europarks, et le 1° janvier 2007, vous en devenez Présidente. En quoi consiste cette association ?



U.H. : Europarks est une plateforme européenne pour les syndicats nationaux de parcs de loisirs. Son objectif est d'intervenir sur la législation européenne en faisant du lobby industriel et de traiter des questions communes aux parcs européens. Notre plus gros chantier à l'heure actuelle concerne la sécurité et la mise en place d'un système de report des accidents au niveau européen pour que l'information soit disponible le jour-même pour tous les parcs. Nous avons également travaillé pour que le Parlement Européen adopte la norme européenne pour les parcs de loisirs. Elle est maintenant validée, mais chaque pays de l'Union doit encore l'adopter ? c'est ce qui sera le plus long.

Propos recueillis par
Simon Bourlet


Pour en savoir plus sur les conférences
de l'EuroAttractions Show de Séville
du 30 janvier au 1° février 2007 :
http://iaapaeas.expoplanner.com/educate.asp

Remerciements à Stéphane Jacquot, directeur des opérations du parc.
Droits photo : Walibi-Rhône Alpes, Compagnie des Alpes, Eric Boura.



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