Exposition Dreamlands : quand les parcs de loisirs inspirent les villes.
par Simon Bourlet
MANIFESTATION
Mardi 11 mai 2010 - 22:44
© © Courtesy Allan deSuza et Talwar gallery
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Parcs d'attractions
Démultipliant la réalité par la pratique de la copie, jouant d'une esthétique de l'accumulation et du collage souvent proche du kitsch, ces mondes clos et parallèles ont en effet inspiré les démarches artistiques, architecturales et urbanistiques au XXe siècle, au point de s'ériger en possible norme de certaines constructions contemporaines.
Cette exposition pluridisciplinaire rassemble plus de trois cents oeuvres, mêlant art moderne et contemporain, architecture, films et documents issus de nombreuses collections publiques et privées. Dans une mise en espace ludique et didactique à la fois, elle propose la première lecture d'envergure de cette question et conviera à s'interroger sur la manière dont s'élabore l'imaginaire de la ville et dont les projets urbains s'en nourrissent.
Expositions universelles, parcs d'attractions contemporains, le Las Vegas des années 1950 et 1960, le Dubaï du XXIe siècle : tous ces projets ont contribué à modifier profondément notre rapport au monde et à la géographie, au temps et à l'histoire, aux notions d'original et de copie, d'art et de non-art.
Pour ses premiers parcs à thème, la Walt Disney Company développa, au début des années 1950, le concept de l' "imagineering" : succédant à l'art de l'ingénieur, selon lequel la forme épouse la fonction, cette ingénierie de l'imaginaire d'un nouveau genre subordonnait le programme architectural à un récit, une histoire, une fiction. Ces mêmes recettes sont désormais appliquées au développement de villes entières, de Las Vegas à Shanghai ou Dubaï. Une évolution qui témoigne de la porosité grandissante du réel et de la fiction, conduisant à l'envahissement contemporain par le "storytelling" sur le modèle anglo-saxon. Nous en faisons tous, aujourd'hui, au quotidien, l'expérience
Les « dreamlands » de la société des loisirs ont façonné l'imaginaire, nourri les utopies comme les créations des artistes, mais ils sont aussi devenus réalité : le pastiche, la copie, l'artificiel et le factice ont été retournés pour engendrer à leur tour l'environnement dans lequel s'inscrit la vie réelle et s'imposer comme de nouvelles normes urbaines et sociales, brouillant les frontières de l'imaginaire et celles de la réalité. Les seize sections de l'exposition retracent les étapes d'une relation complexe et problématique :
Fantasmagoriques - Les rêve de Vénus - Fun Palace - Learning from Las Vegas - Faites vos jeux - New York délire - Le monde à l'ère de sa reproduction -Dans le décor - D'Epcot à Celebration - Copier/Coller - Definitively Dubaï -Kandor - Ville fantôme -
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